Yalta un sommet pour rien ?

 

Yalta un sommet pour rien ?

 

 

Bonjour les stratèges et les autres. Alors aujourd’hui nous allons voyager sur les bords de la mer Noire en février 1945. Yalta, le fameux sommet pour rien. Staline, Churchill, Roosevelt se rencontrent à Yalta. Bien. Alors il est courant de dire, c’est d’ailleurs une légende alimentée par le général de Gaulle, que à Yalta Roosevelt s’est fait berner et que les Occidentaux, plus globalement, se sont fait berner par Staline.

Alors pourquoi ce sommet a mauvaise réputation, pourquoi c’est un sommet pour rien ? Alors d’abord ce qu’il faut savoir, c’est que nous, dans notre vision d’Occidentaux, c’était les Occidentaux face à la Russie pour se partager le monde et donc Roosevelt devait faire alliance avec Churchill. Dans l’esprit de Roosevelt, les choses sont plus subtiles que ça. Roosevelt accordait plus de confiance peut-être à Staline qu’à Churchill. Qu’est-ce qu’il avait contre Churchill ? Certes c’était le camp des démocraties mais pour Roosevelt, la France et l’Angleterre étaient des puissances coloniales. Et ça, c’était dans l’esprit de Roosevelt un très grave péché. Des puissances coloniales – ça c’est un fait – et en plus des puissances coloniales assez attachées à leurs colonies. Alors que pour lui Staline était certes un démocrate un peu particulier, mais il voyait plutôt le communisme comme une prolongation hasardeuse de la démocratie puisque les communistes s’étaient appropriés les mots, le langage et certaines formes de la démocratie. Tout en étant des systèmes totalitaires.

Le deuxième point, c’est que en fait, à Yalta, il n’y avait rien à négocier. Car il était clair que les positions qu’on aurait après la guerre, eh bien ces positions résulteraient de la présence des armées en Europe. Et que à partir du moment où l’Armée Rouge avait conquis la Hongrie, la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Bulgarie et une partie de l’Allemagne, on voyait mal pourquoi elle aurait reculé pour rendre ces pays aux démocraties. En fait, effectivement, la vision géopolitique qu’avait Staline, c’est que la géopolitique c’était l’art de l’extension géographique et une fois qu’on avait mis ses armées à un endroit, il n’était pas question de reculer et on était à… on allait vers des régimes communistes. Quoi qu’on puisse dire à Staline lors de Yalta, c’est bien ainsi qu’il avait l’intention de se comporter, c’est bien ainsi qu’il s’est comporté. Donc il n’y avait pas grand-chose à débattre, il n’y avait pas grand-chose à négocier à Yalta. Donc effectivement, c’était un sommet qui ne promettait pas grand-chose et qui, de ce point de vue-là a parfaitement tenu ses promesses.

Voilà, les stratèges et les autres ce que je voulais dire, ce que l’on peut dire sur Yalta qui est l’objet d’un certain nombre d’interprétations hasardeuses et de malentendus. Il me reste à vous suggérer de vous abonner à cette chaîne Youtube. À bientôt.

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