Changement : 3 méthodes… pour échouer !

Changement : 3 méthodes… pour échouer !

« Trois minutes un conseil, un expert c’est tout de suite sur Widoobiz. J’ai le plaisir de recevoir Bruno Jarrosson. Bonjour.

-       Bonjour.

-       Bruno Jarrosson vous êtes coauteur de Chic, on change ! paru aux éditions Dunod et aujourd’hui on va aborder la question de la conduite du changement. Et vous allez nous proposer trois manières d’échouer lamentablement dans cette entreprise. Avant ça, une question : pourquoi changer ?

-       Si le monde ne changeait pas, ce qui a réussi hier réussirait demain. Mais le monde qui ne change pas, on ne le connaît plus. On est contraint, les organisations et les entreprises sont contraintes à changer parce que le monde autour d’elles change. Et donc les stratégies d’hier ne réussissent pas forcément demain.

-       Donc une fois qu’on a compris qu’il faut changer, on remarque quand même que de nombreuses tentatives de changement échouent. Plus de la moitié, je crois. Comment on l’explique. Autrement dit, plutôt, comment faire pour échouer ?

-       Oui, parfois on a l’impression que c’est : comment réussir à échouer ? Alors il y a des méthodes assez sûres pour échouer. La première, c’est d’être très centré sur le résultat plutôt que sur le processus. Je sais où je veux aller, je dis où je veux aller. Et comme j’ai raison et que c’est très intelligent, on va y aller. Et j’oublie qu’il faut emmener les gens et que le changement, c’est un processus qui se construit. Il y a un exemple célèbre qui est le plan Juppé en 1995. L’horizon s’éclaircit, on voit mieux le mur. Je sais tellement bien… C’est tellement intelligent là où je veux aller que les autres vont forcément s’en apercevoir. Donc ça c’est une méthode assez imparable pour rater. Il y en a une autre, c’est d’oublier que le changement, ça se fait avec des gens et que tous ces gens ont quelque chose à perdre. Ou ils pensent qu’ils ont quelque chose à perdre. Donc si on ne fait pas attention à la perte, on omet qu’il y a une partie de leur monde à eux qui s’en va. Donc le changement doit être accompagné de son pendant : qu’est-ce que vous n’allez pas perdre ? Qu’est-ce qui va être conservé ?

-       Et qu’est-ce qui va être gagné peut-être ?

-       Et qu’est-ce qui va être gagné. Donc on ne se centre que sur le changement et pas sur ce qui va être gagné et sur ce que l’on va pouvoir conserver. Et puis alors il y a une troisième méthode…

-       Pour échouer, on le rappelle pour nos auditeurs qui viennent de nous rejoindre à l’instant.

-     Une troisième méthode pour échouer à coup sûr, c’est de considérer que le problème du changement, c’est la résistance au changement. que les hommes sont intrinsèquement résistants au changement. Et donc si les hommes sont intrinsèquement résistants au changement, mon problème, c’est de mener la guerre contre la résistance au changement. Donc je vais concevoir le changement comme une guerre. Alors aux auditeurs qui pensent que les hommes sont résistants au changement, je suggère l’expérience suivante. Demain matin, vous appelez un de vos collaborateurs et vous lui expliquez qu’il a une augmentation de 15 %. Et vous observez tous les mécanismes de résistance au changement qu’il va développer face à ce nouveau changement.

-       Eh bien voilà, les auditeurs l’ont entendu. Vous pouvez tester cette méthode et vous l’avez bien compris, pour changer, si on résume en trois points pour réussir le changement ?

-       Alors pour réussir : il faut faire du changement un processus qui prend en compte les gains et les pertes et les personnes. Et qui ne se centre pas sur la résistance mais sur effectivement ce qu’il y a d’enthousiasmant dans le changement.

-       Bruno Jarrosson un grand merci. Je le rappelle, auteur aux éditions Dunod de Chic, on change ! On aura le plaisir j’en suis sûr de vous retrouver très prochainement sur l’antenne de widoobiz. À très bientôt.

Share Button