Océan bleu océan rouge

 

 

Océan bleu, océan rouge

 

 

Bonjour les stratèges et les autres. Alors je voudrais vous parler aujourd’hui d’un concept stratégique dont vous avez peut-être, probablement, très probablement, sûrement, certainement, passionnément entendu parler qui est le concept d’océan bleu océan rouge qui est dû à des professeurs de l’INSEAD. Une idée des années 2000. Alors de quoi s’agit-il ? C’est de dire : voilà dans le business il y a un océan rouge où il y a du sang parce qu’on se fait concurrence, on se bat sur les prix, on baisse ses marges et donc on se retrouve dans un océan de sang. Et puis il y a un océan bleu où là on a peu de concurrence. Tout va bien parce qu’on est innovant, on est différenciant donc on est peu concurrencé et on gagne bien sa vie. Et donc il vaut mieux être dans l’océan bleu que dans l’océan rouge.

Alors cette idée rejoint la distinction, évidemment, entre métier d’offre et métier de demande. Métier d’offre : je fais une offre nouvelle, innovante, et j’essaie de structurer la représentation des clients pour qu’ils achètent cette offre. Métier de demande : je fais exactement ce que me demandent mes clients, donc je fais la même chose que mes concurrents, donc je me bats sur les prix, donc la concurrence est plus vive, donc l’océan est rouge. Métier d’offre, métier de demande, métier avec différenciation, avec potentiel de différenciation, métier sans potentiel de différenciation. Tout ceci est assez logique, assez connu.

Ce qui me préoccupe, c’est qu’un jour un de mes clients, un de mes jeunes clients, m’a dit : « Mais en fait l’art de la stratégie, c’est l’art d’aller vers l’océan bleu. Et dans mon métier, il faut que je trouve l’océan bleu. » Donc il me disait en fait que le choix d’être dans l’océan bleu était un choix de l’entreprise. Et en fait je crois qu’il y là une erreur, qu’il y a des métiers, des secteurs d’activité qui sont des océans bleus et d’autres qui sont des océans rouges. Et si je ne sais pas me défendre, si j’ai une stratégie d’océan bleu dans un océan rouge, je vais me faire manger assez rapidement.

La grande distribution alimentaire – qu’est-ce que vous voulez ? – ça se joue sur les prix donc ça se joue sur les coûts donc c’est un océan rouge. Et ce n’est pas parce que vous préféreriez être dans un océan bleu que ça va être différent. Donc là je pense qu’il y a une erreur d’interprétation de croire que c’est le choix de l’entreprise d’être dans l’océan bleu ou dans l’océan rouge. En fait c’est beaucoup dans la nature du métier, ça dépend du potentiel de différenciation et du potentiel d’innovation qu’il y a dans ce métier-là.

Si je vous dis cela, c’est parce que c’est une erreur que j’ai vue souvent. Et j’ai vu des entreprises s’enfermer, s’enferrer dans des stratégies où elles montaient leurs coûts tout en baissant leurs prix, ce qui n’est pas une idée géniale.

Voilà les stratèges et les autres ce que je voulais dire sur océan bleu océan rouge. Il me reste à vous suggérer de vous abonner à cette chaîne Youtube qui de toute façon n’est pas un océan. Donc aucun risque. À bientôt.

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