16 juin 1940 – l’art du changement

16 juin 1940 – l’art du changement

L’art du changement à partir de la pièce 16 juin 1940. La première a eu lieu le 20 juin 2014 à La Poste.

Comment Pétain a pris le pouvoir et perdu la France.

DSC_1865La scène se passe le 16 juin 1940 à la préfecture de Bordeaux.

Personnages :

  • Albert Lebrun : président de la République, 68 ans
  • Georges Mandel : ministre de l’Intérieur, 55 ans
  • Paul Reynaud : président du Conseil, 61 ans
  • Philippe Pétain : vice-président du Conseil, 84 ans

La pièce

DSC_188716 juin 1940, l’armée française est défaite. Le gouvernement et le président de la République se retrouvent à la préfecture de Bordeaux. Deux camps s’affrontent : ceux qui veulent continuer la guerre à partir de l’Afrique du Nord (Reynaud, Mandel) et celui (Pétain) qui  entend demander immédiatement l’armistice à l’ennemi.

Tout conduirait le président de la République à choisir la voie et la voix de l’honneur si la ruse, l’intrigue, les techniques de négociation ne venaient entrecroiser leurs effets sur le changement. Dans l’antichambre de la salle du Conseil des Ministres, nous assistons à la façon dont la France s’est engagée, en quelques heures, sur le chemin du déshonneur et de l’infortune. En un dialogue déconcertant qui oscille entre le léger et le grave, le drôle et le tragique, quatre personnages s’affrontent, jouant le sort du pays et leurs destins propres tels des somnambules inconscients de leurs destination.

Du tragique au comique la fable du pouvoir se perd sans des manipulations et des intrigues.

DSC_1844Quatre hommes confrontés à un changement majeur réagissent en fonction de leurs propres convictions sur le changement, chacun croyant faire le bien, voulant sauver la France. Cette journée des dupes a enfoncé la France dans le plus grand déshonneur de son histoire – la collaboration – et le pire scénario qui pouvait s’écrire sur un désastre militaire.

 

 

 

La conférence sur le changement (Bruno Jarrosson)

Changement de conduite et conduite du changement

 

1)     Les idées reçues sur le changement

Le changement n’est pas l’inverse de la conservation : Reynaud, Mandel, Pétain veulent changer pour conserver l’essentiel à savoir la France. C’est à l’inverse ce qui va manquer à Lebrun.

Pour changer de façon pertinente, il ne faut pas s’adapter mais se projeter : Pétain ne se projette pas, il gère les contraintes. Mandel et surtout de Gaulle se projettent dans un autre possible.

Le problème du changement n’est pas de vaincre la résistance au changement : Pétain l’emporte parce qu’il ne cherche pas à vaincre la résistance au changement. Mandel et Reynaud perdent parce qu’ils se focalisent sur la résistance au changement.

2)    Les trois méthodes de changement

  • Autorité : seul Mandel semble faire preuve d’un peu d’autorité, mais il n’est pas en position.
  • Persuasion : Reynaud utilise la persuasion, sans succès. Pétain esquive la persuasion (il n’y croit pas).
  • Engagement : Ni Reynaud  ni Mandel ne sont réellement engagés dans leur décision de continuer la guerre. Pétain l’est (cf. sa lettre de démission).

3)    Les mécanismes du deuil

 Les cinq étapes de deuil face à un changement douloureux sont :

  • Déni : Lebrun
  • Colère : Mandel
  • Marchandage : Lebrun, Reynaud
  • Tristesse : Reynaud
  • Acceptation : Pétain

4)    Le changement dans les organisations

Changer avec des pions ou avec des acteurs : un changement se négocie plus qu’il ne se communique. Pétain se révèle un plus habile négociateur que Reynaud qui compte trop sur des alliances (de Gaulle, Churchill) quand Pétain décrypte les jeux d’acteurs.

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