Tous les cygnes ne sont pas blancs (qu’est-ce que connaître ?)

Invitation-à-la-philosophie-des-

Tous les cygnes ne sont pas blancs

Qu’est-ce que la connaissance ? Le fait d’avoir vu un million de cygnes blancs ne prouve pas que l’affirmation « tous les cygnes sont blancs » est juste. Mais un seul cygne noir suffit à prouver qu’elle est fausse.

Notre connaissance ne porte-t-elle que sur le faux ? Telle est une des nombreuses questions engagées par le savoir.

L’histoire des sciences fait apparaître une alternance de périodes d’évolution (science normale) et de périodes de révolution (science révolutionnaire).

L’existence de polémiques scientifiques montre que les faits ne permettent pas toujours de trancher entre les théories. La polémique réfute la réfutation.

La polémique scientifique ne s’explique que par la concurrence entre paradigmes. Elle n’est donc pas résolue par les faits.

La science normale est le développement du paradigme. Elle développe un mécanisme de défense – l’hypothèse ad hoc – et encourt un risque d’épuisement.

La science révolutionnaire renverse le paradigme dominant, profitant de son épuisement.

« Si la science évolue, ce n’est pas parce que les scientifiques changent d’avis, c’est parce que les vieux scientifiques meurent avant les jeunes scientifiques. » Max Planck

La décision et la stratégie se fondent sur une connaissance d’une prétendue réalité.

Mais l’acte de connaître n’est ni neutre, ni objectif puisqu’il engage celui qui connaît, ses croyances et ses représentation. À travers la pensée de cinq philosophes des sciences (Hume, Kant, Popper, Kuhn, Feyerabend) les différentes façons de définir le vrai sont convoquées pour dessiner une étoile à cinq branches dans laquelle chacun pourra se positionner.

  • Connaître, c’est induire des lois générales à partir d’observations particulières. (David Hume, 1711 – 1776)
  • Connaître, c’est projeter sur la nature les catégories a priori de notre entendement. (Emmanuel Kant, 1724 – 1804)
  • Connaître, c’est tenter de réfuter par des faits des conjectures librement inventées par notre esprit. (Karl Popper, 1902 – 1994)
  • Connaître, c’est décider méthodologiquement que nos paradigmes sont irréfutables. (Thomas Kuhn, 1922 – 1996)
  • Connaître, c’est dépasser les règles méthodologiques fixes de connaissance. (Paul Feyerabend, 1924 – 1994)

Cette prise de recul par rapport à la connaissance permettra à chacun d’identifier les pièges que nous tendent sans cesse les fausses connaissances.

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