Les acteurs – Quel décideur ?

 

 

Les acteurs – Quel décideur ?

 

 

Quels décideurs étaient-ils ?

Robert Nivelle (Yvan Lambert) : C’est un indécis qui est obligé de prendre d’immenses décisions et qui se retranche derrière son règlement. Il y a une réplique qui éclaire parfaitement cela : « Ce n’est pas vrai parce que ce n’est pas possible. » Ce n’est pas écrit. Voilà.

Paul Painlevé (Jean-François Chatillon) : C’est un homme qui est conscient de la folie dans laquelle on est engagé depuis trois ans et dans laquelle on continue à s’engager. Il dit : « Il faut arrêter tout ça, c’est de la… C’est… Mais il n’est pas écouté. »

Alexandre Ribot (Alain Pochet) : J’aime beaucoup cette réplique quand il dit : « Pour prendre une décision, il faut toujours être un nombre impair et jamais plus de deux. » Ben c’est ça, quoi ? Je dis à Poincaré : « Démerde-toi. » Je fuis complètement mes responsabilités. Il pourrait très bien ne pas être là ce type. Je ne me mouille pas. Rien. Ça ne m’intéresse pas. À l’époque, il avait encore plus de pouvoir que Poincaré. Dans la pièce par exemple Nivelle propose sa démission. J’aurais très bien pu me lever en disant à Poincaré : « Non, non, sa démission, je l’accepte. »

Joseph Micheler (Yves Carlevaris) : Micheler, à travers sa façon difficile de s’exprimer, son espèce de galimatias qu’il emploie par moments, galimatias militaire, a une vision plus réaliste des problèmes. Il connaît les problèmes du terrain. C’est un terrain difficile, il le dit. Et il connaît aussi les problèmes de la météo. Donc tout ça il en parle, mais évidemment, comme c’est à travers… comment dire, un langage très difficultueux, on ne sent peut-être pas exactement ce qu’il veut raconter.

Philippe Pétain (Jean-Pierre Jacovella) : Mon personnage, c’est un décideur réaliste en opposition à peut-être le personnage de Nivelle qui est un décideur visionnaire. Pétain, il dit : « Ça va se passer comme ça et ce n’est même pas la peine d’aller plus loin, on sait que ça va être ça. » Nivelle, lui, il dit : « Ça va se passer comme ça, mais en plus on va faire ci, on va faire ça et on va y arriver. » Voilà, c’est à peu près ça, c’est donc quelqu’un qui est très réaliste.

Raymond Poincaré (Philippe Pierrard) : Il est évident qu’il sait qu’il a de toute façon la décision finale qui lui reviendra. Il a le mérite d’organiser cette réunion dans laquelle il sait très bien qu’il ne va pas obtenir d’unanimité. Mais il pense qu’elle doit avoir lieu, donc il l’organise. Effectivement, la fin confirme que s’il devait se fier à ce qu’il a entendu, il ne pourrait pas en faire grand-chose et il est vraiment tout seul à prendre la décision. Bon, il prend la décision. Ce que je pense moi, en tout cas c’est une des questions qu’il faut se poser, c’est que : n’avait-il pas déjà pris sa décision avant d’organiser la réunion ?

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